à Saint Sulpice d'Excideuil (Dordogne)
Ygonie (ou l’Igonie), à quelques centaine de mètres en contre-bas du bourg de Saint-Sulpice d'Excideuil, est une grande maison à allure de château qualifiée de gentilhommière au début du XIXe siècle, de maison forte, de repaire noble dans des documents plus anciens. L'essentiel du manoir semble de construction tardive, le XVIe siècle. Il consiste pour l'essentiel en un logis rectangulaire de trois niveaux droits, constitué des trois grandes pièces par étage. Il est flanqué sur la façade vers le bourg d'une tour d'escalier à vis hexagonale, en partie hors œuvre, et couverte d'une toiture en poivrière et aux angles d’un des pignons de deux échauguettes, couvertes de toits à quatre pans. L’ensemble a dû être édifié en une seule fois. Une des fenêtres du château est sommée d'un écu blasonné à cinq bandes. Le corps de logis du XVIe siècle est prolongé par un bâtiment bas édifié au XVIIe siècle, sur une cave voutée en plein cintre La cour est refermée par une grange. A l'écart, un très beau pigeonnier du XVIIIe siècle, coiffé d'un dôme d'ardoise ayant conservé ses boulins et son échelle rotative. A noter que la date figurant sur le linteau de la porte surprend. En 1790, un an après l’abolition des privilèges paraît peu compatible avec la construction d’un tel bâtiment honnis des paysans comme le montrent les cahiers de doléances. Les façades et les toitures d'Ygonie sont inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le pigeonnier l’est en totalité.

Au XVIIe siècle, Ygonie appartenait aux Latour de Saint-Privat. Il fut cédé au début du XVIIIe siècle à Jean de Magnac dont le petit-fils était le seigneur au moment de la Révolution. Mais celui-ci habitait Excideuil. Le manoir, vendu en 1835, a alors été transformé en ferme. Racheté en 1963 par l’épouse du journaliste Simon Arbelot (1897-1965) descendante de son dernier propriétaire sous l’Ancien Régime, il a été restauré dans un style très austère, ses dallages en petits cailloux de rivière reconstitués. Les ouvertures des étages ont retrouvé leurs meneaux. Deux très belles cheminées, ont été mises en valeur.. Ygonie n'a pas été cessé d'être habité depuis cette date, d'abord par madame Arbelot de Vacqueur, puis depuis 1976 par les propriétaires actuels.
Antoine de Roux, 2009
bibliographie : J. SECRET, J.M. BELINGART, note Mme Arbelot de Vacqueur 1970 - dessins d'après J.M. Bélingart, photos Abelot
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